L’ONU réclame, au nom des droits humains, le rapatriement des familles de l’EI
Par Freddy Mulongo, lundi 24 juin 2019 Radio Réveil FM International
Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, demande aux Etats de rapatrier les proches de djihadistes
La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a demandé lundi que les proches des djihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak, dont des milliers d'enfants, soient "rapatriés, à moins qu'ils ne soient poursuivis pour des crimes".
C'est à l'occasion de la 41e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, tenu lundi à Genève, que la cheffe de l'ONU pour les droits humains, Michelle Bachelet, a demandé à la communauté internationale d'intervenir.
Depuis la chute en mars du « califat » de l’organisation Etat islamique (EI), la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des jihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak. « Les membres des familles (...) doivent être rapatriés, à moins qu’ils ne soient poursuivis pour des crimes », a affirmé Michelle Bachelet à l’ouverture de la 41e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Elle ajoute que "si des citoyens sont soupçonnés d'avoir commis des crimes graves dans un autre pays, ou s'ils sont détenus pour quelque motif que ce soit, l'Etat d'origine devrait tout mettre en oeuvre pour qu'ils soient traités conformément au droit international". La Haut-commissaire a également lancé un appel auprès des Etats pour qu'ils accordent la nationalité "aux enfants nés de leurs ressortissants" dans les zones de conflit.
Près de 29'000 enfants en Syrie« Pas acceptable »
« Les enfants, en particulier, ont subi de graves violations de leurs droits, y compris ceux qui ont pu être endoctrinés ou recrutés (...) pour commettre des actes violents. La considération première doit être leur réadaptation, leur protection », a-t-elle ajouté.
Selon Mme Bachelet, plus de 11 000 membres présumés de familles de combattants de Daech (acronyme de l’EI en arabe) sont détenus au camp d’Al-Hol (Syrie), administré par les autorités kurdes. Le Fonds onusien pour l’enfance (Unicef) estime qu’il y a 29 000 enfants de combattants étrangers en Syrie, dont 20 000 d’Irak, a indiqué la Haut-Commissaire, précisant que la plupart ont moins de 12 ans.
« Le maintien en détention de personnes qui ne sont pas soupçonnées de crimes, en l’absence de fondement légal et d’un contrôle judiciaire indépendant régulier, n’est pas acceptable », a affirmé Mme Bachelet.
Près de 29'000 enfants étrangers, la plupart âgés de moins de 12 ans, sont bloqués en Syrie, selon les estimations du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Parmi eux, 20'000 viendraient d'Irak et plus de 9000 seraient originaires de 60 autres pays. Quelque 1200 enfants de combattants étrangers se trouvent également en Irak, selon l'Unicef.
« Acte de cruauté »
Elle a lancé un appel auprès des Etats pour qu’ils accordent la nationalité « aux enfants nés de leurs ressortissants » dans les zones de conflit, arguant qu’infliger le statut d’apatride à ces enfants est un «acte de cruauté ». « Les enfants apatrides sont souvent privés d’éducation, d’accès aux soins de santé et d’autres éléments fondamentaux de la dignité », a-t-elle fait valoir.
Mme Bachelet a relevé que « quelques pays ont fait des efforts pour rapatrier certains ressortissants, notamment des enfants », sans toutefois citer ces pays.
Elle a également souligné que « quatre cas ont été portés à l’attention du Comité des droits de l’enfant et du Comité contre la torture par les grands-parents français d’enfants actuellement détenus en Syrie ou en Irak ».
Certains pays, comme l'Allemagne, les rapatrient s'ils ont des proches pour les recueillir, d'autres, comme la France et la Belgique, les rapatrient "au cas par cas". Washington, qui pousse les autres pays au rapatriement, a de son côté récemment commencé à rapatrier ses propres ressortissants.
Certains pays, comme l'Allemagne, les rapatrient s'ils ont des proches pour les recueillir, d'autres, comme la France et la Belgique, les rapatrient "au cas par cas". Washington, qui pousse les autres pays au rapatriement, a de son côté récemment commencé à rapatrier ses propres ressortissants.