RDC: Pourquoi Tshilombo fuit Beni-Butembo-Yumbi privés de l'élection présidentielle?

  • Freddy Mulongo, Fondateur et Rédacteur en Chef de Réveil FM International

RDC: Pourquoi Tshilombo fuit Beni-Butembo-Yumbi privés de l'élection présidentielle?

Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International 

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Beni, Tshilombo le vadrouilleur, est prit dans son propre piège. Monsieur distributeur automatique des promesses fantasmagoriques, avait promis d'installer son quartier général à Beni pour éradiquer l'insécurité. Depuis le 5 avril, les cours n'ont pas repris à Beni. Les bleus et blancs campent sur l'esplanade de Mairie de Beni, attendant l'arrivée de Tshilombo. Beni-Butembo-Yumbi ?

« Nous sommes des enfants et non des ADF. Nous avons droit à l'éducation. Beni a besoin de la paix. Il n'y a pas la RDC sans Beni. Nous exigeons l'arrivée du chef de l'État ici ». Les cours n’ont pas repris depuis le 5 avril, pour les écoliers et élèves, en ville de Beni au Nord-Kivu.  “Nous sommes déterminés et nous n’allons pas céder. Les élèves de Beni doivent étudier en paix. Nous sommes ici jusqu’à l’arrivée du chef de l’État pour qu’il nous garantisse la paix “, avait déclaré Muhindo Nikson, le président du comité des élèves. Le Parlement d’enfants et le comité d’élèves à Beni avaient donné 72 heures à Tshilombo pour qu’il se rende à Beni. Après l’expiration de cet ultimatum le jeudi 22 avril, les élèves et écoliers se sont installés sur l'esplanade de la   mairie de Beni. Ils y campent !  Sur leur décision, les élèves et écoliers ont endurci leur sit-in à la mairie  de Beni jusqu’à l’arrivée de Tshilombo dans cette zone du Nord-Kivu. Jason Katya, président du parlement des enfants de Beni a fait savoir qu’ils vont poursuivre leur sit-in « jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Nous avons demandé au Président d’être à Beni, il n’est pas venu. Nous l’attendrons ici devant la mairie jusqu’à ce qu’il se décide de venir ». Des femmes et écoliers de la ville de Beni, exigent l’installation du quartier général de Tshilombo, dans cette partie du pays en proie aux tueries et à l’activisme des groupes armés.

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Ces bleus et blancs disent être victimes de la déplorable situation d’instabilité qui sévit dans cette région, caractérisée par des mouvements de rebellions, des guerres tribales, des conflits fonciers, etc. “Les enfants continuent d’être les principales victimes des conflits. Leurs souffrances prennent multiples formes. Les enfants sont tués, rendus orphelins, mutilés, enlevés, privés d’éducation et de soins de santé, atteints des troubles physiques, forcés de s’enfuir de chez eux. Les enfants réfugiés et déplacés sont particulièrement vulnérables face à la violence, à l’exploitation sexuelle (…)”, dénoncent ces mineurs. Ils regrettent que les violations répétées des droits des enfants se produisent, selon eux, dans un climat d’impunité. “Aujourd’hui, l’éducation est sabotée de toutes les manières, avec le raccourcissement des années scolaires chaque fois, dans notre région, à cause de la guerre. Souvent, les années scolaires sont sauvées, mais pas l’éducation”, dénoncent ces jeunes. “Quelle génération formons-nous, sans une éducation complète”, s’interrogent-ils.

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Pourquoi Tshilombo fuit-il Beni ? Monsieur 15% n'a jamais été élu par Beni, Butembo et Yumbi. Les compatriotes de ces trois villes ont été privés d'élection présidentielle de 2018. Beni avait défié Kinshasa avec ses propres élections.  Les Nandés sont des vrais patriotes. Ils sont Congolais sans marchander ni quémander. 

Nous sommes à trois jours des élections. Le monde n’en revient pas. Nanga annonce à la presse nationale et internationale que les élections auront bel et bien lieu le dimanche 30 décembre 2018. Et à la surprise générale, il ajoute que pour des raisons de terrorisme et d’Ebola, le territoire de Beni, la ville de Beni et la ville de Butembo ne voteront pas. Les élections y reportées en mars 2019, sans préciser la date. Consternation ! Colère ! Révolte ! Dénonciation ! Voilà les sentiments qui transpercent les cœurs de ces populations longtemps martyrisées et égorgées. Pour certains, il n’y a aucun de doute, c’est la Kabilie qui a intimé l’ordre à Naanga, président de la CENI, de prendre une telle décision.

Il n’y a pas à chercher la raison plus loin que son nez : Kabila et son régime par cette décision répond au rejet total de la Kabilie que le Peuple du Grand-Nord a bien exprimé à travers l’accueil chaleureux de Martin de Fayulu. En dépit des appels non seulement de tout le peuple congolais et de certains organismes internationaux lancés à Naanga pour revenir sur sa décision, ce dernier avec l’épée de Kabila sur sa gorge, campe à sa décision : le peuple du grand-nord ne mérite pas participer à l’élection d’un président de la RD Congo.

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Samedi 29 décembre 2018, les jeunes avec à la tête la Lucha de Beni s’organisent : ils lancent des appels à travers les réseaux sociaux et les médias locaux à la population qu’ils organiseront eux-mêmes les élections. Le message est capté cinq sur cinq.

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Dimanche 30 décembre. Les structures sont en place. Tout part du quartier de Kaliva. Les bulletins de vote sur le modèle des élections précédentes sont imprimés. Un bureau est constitué. Le système de lavage et de désinfection avant le vote est garanti. La nouvelle se répand dans la ville et dans les contrées environnantes. Les gens commencent à afflouer. La police essaie d’intervenir mais elle est vite débordée. Après quelques minutes, elle cède à la volonté du peuple et décide d’encadrer les électeurs. C’est parti !

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"Nous sommes venus ici au terrain de Kalinda pour voter. Nous avons le droit de voter comme les gens de la ville de Goma ou de Bukavu". "C'est la raison pour laquelle vous voyez ici ces gens qui sont pour voter. La ville de Beni est dans la République démocratique du Congo. On ne ne peut pas nous priver (du droit de vote" ! Les images sont impressionnantes, comme ces vieilles mamans courbées et fatiguées qui arrivent avec cartes d’électeurs à la main. Le centre ne peut contenir toute la population de la ville. D’autres centres ouvrent à travers la ville comme à Maboglio.

Butembo emboite la dance. Là aussi, à commencer par les taximen moto de Nziyapanda au sud de la ville, des bureaux de vote se mettent en place. A la différence de Beni, les papiers des cahiers vont servir de bulletins de vote. Le même engouement est observé à Kasindi.
Partout, les foules sont nombreuses et tout le monde veut voter, en observant strictement les règles d’hygiène. Ce qui va obliger les organisateurs à aller au-delà de l’heure prévue pour la fermeture. A peine le vote se termine-t-il, le dépouillement devant témoins venus de différents partis mais aussi en présence des caméras des télévisions internationales, le dépouillement commence.

Les visages sont radieux. Tout le monde est content d’avoir accompli son devoir civique. Le changement tant désiré pointe à l’horizon.

La presse aussi bien locale, nationale qu’internationale est ébahie. Les élections sont libres, transparentes et véridiques. Ce que Nangaa n’a pas réussi à organiser en trois ans, la population du Grand-Nord vient de le faire en deux jours, avec une somme n’excédant pas 500 dollars américains. Les résultats vont être connus ce mardi à 12h00 et seront envoyés sans tarder à la Monusco et à la Ceni locale pour transmission à Nangaa.

Pendant ces temps, dans le reste de la République, tout le monde tire sur Nangaa. C’est le chaos total. De l’Est à l’Ouest, du Nord au sud, on signale partout des cas des machines qui ne démarrent pas ; des tentatives de corruption, des noms d’électeurs qui manquent sur les listes mais que l’on retrouvera sur des listes originales jétées soit dans les poubelles ou dans les toilettes comme à Goma, des morts à Wallungu, des électeurs chassés pour avoir refusé de voter pour un candidat, des machines à voler découvertes dans des maisons des autorités provinciales, etc. La liste est longue.

Les populations de Beni et de Butembo sont les vainqueurs de ces élections présidentielles, législatives et provinciales en R D Congo.

Oui, comme vient de le twiter quelqu’un ce matin, le « Peuple Nandé est un génie. Il vient de lancer sur le marché international un modèle de vote et d’élections qui pourrait désormais inspirer les leaders africains. A moins de 500 dollars et en deux jours on peut organiser des élections libres, transparentes et incontestables. Le terrorisme et l’ebola ont eu peur et ont pris refuge chez Nangaa et chez Kabila ».
Leaders africains, voulez-vous organiser des élections libres, transparentes et non contestables, en deux jours et à un moindre prix ? Venez à Butembo et à Beni. Cela vous épargnera des contracter des dettes et vous rendra indépendants dans la mise en œuvre de vos projets.

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Les conditions d’un bon déroulement de la présidentielle n'étaient pas remplies. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait maintenu le scrutin. Mais elle avait décidé de reporter les élections au mois de mars dans les circonscriptions de Beni et Butembo, dans le Nord-Kivu, et Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe, dans le sud-ouest du pays. Certains constitutionnalistes s'étaient arraché les cheveux. Comment la CENI pouvait-elle organiser une élection présidentielle aussi cruciale en privant 1,2 million de Congolais du droit de vote? Quand Beni, Butembo et Yumbi pourront voter, les jeux seront déjà faits. Les résultats de la présidentielle étaient attendus le 15 janvier et la prestation de serment du nouveau président pour le 18 janvier.

"C’est un simulacre d’élection. On confisque le droit de vote d’une partie des 40 millions d’électeurs. Les circonscriptions touchées sont favorables à Martin Fayulu, le principal candidat de l’opposition, celui qui fait le plus peur au camp Kabila et à son candidat Emmanuel Shadary."  La raison en était simple: "le Nord-Kivu, ravagé par deux conflits régionaux et sillonné par plus de 100 groupes armés, se sent abandonné par le gouvernement. Quant aux justifications avancées par la CENI, le manque de sécurité et l’épidémie d’Ebola, elles ne tiennent pas la route, le virus Ebola qui sévit dans le Nord-Kivu n’est pas de nature à menacer l’élection. La CENI n’est pas indépendante, elle est aux ordres du pouvoir."

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