PEINE DE MORT AUX KULUNA, POURQUOI FAIRE ?
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PEINE DE MORT AUX KULUNA, POURQUOI FAIRE ?
Constant Mutamba, ministre de la justice et garde des sceaux d'Angwalima Félix Tshilombo Tshintuntu l'Affabulocrate Muana Mboka Ya Moyibi Ya Maponami doit être coriace avec les causes de violences urbaines à Kinshasa et non des KULUNA, SHÉGUÉS ET ENFANTS DE RUE, victimes de nombreux systèmes Kinois.
Evaluée à 100 000 habitants en 1945, la population de Kinshasa passe à 2 664 000 habitants en 1984 et à 4 655 313 habitants en 1994. Elle représente 31 % de la population urbaine du pays. Le nombre de jeunes Zaïrois de moins de 30 ans est de l’ordre de 73,5 % de la population totale, soit 22 979 000 habitants. Combien sont-ils aujourd'hui ? C'est quoi comme des mesures d'accompagnement qui ont marché ?
La société Kinoise est violente avec diverses formes de violences. Pendre les KULUNA n'est pas une solution. Lorsque des Talibans, Tribaux, Tribalistes, Tribalisés, Tribalo-ethnique, Tribalo-fanatiques de l'Udps Limete-sous-Bois insultent et injurient copieusement le sexe de femme des mamans d'autres, puisqu'ils critiquent les idioties de Félix Tshilombo Tshintuntu l'Affabulocrate, Morfalet, fêtard, jouisseur patenté avec les richesses du Kongo, Constant Mutamba est aux abonnés absents.
Lorsque la diaspora patriotique Kongo a été insulté publiquement par Félix Tshilombo Tshintuntu l'Affabulocrate de: BA COMBAT NTABA, BA NDOKI, BA NYANGAKATA, où était Constant Mutamba pour brandir sa peine de mort contre le joufflu, ancien pizzaiolo de Bruxelles ?
L'incapacitaire et grand Fakwa de destin de tout un peuple, Tshintuntu l'Affabulocrate peut continuer à sévir à travers Mutamba son Maton ? Avant d'agir par la peine de mort contre les KULUNA, Constant Mutamba, le nouveau MANZIKALA TRUAND doit revenir en arrière pour comprendre que les violences datent déjà du hier. Et travailler pour des solutions pérennes.
Freddy Mulongo Mukena Mulongo Naleza
LA VIOLENCE DES MILICES POLITIQUES !
La violence partisane qui était déjà un élément du quotidien à Kinshasa lors des parties de football entre les trois équipes Vita Club, Imama Note Pembe et FC Bilima, depuis 1966, ne faisait pas de mort. Limitée au jet de cailloux sur le terrain et aux insultes de quelques fanatiques dirigées contre les joueurs de l’équipe perdante, la violence s’est politisée avec la contestation de la dictature de janvier 1988, puis elle s’est radicalisée en 1990 après la mort du MPR parti-état.
Jusqu’en 1992, aucun parti politique en dehors du MPR ne possédait une jeunesse ou une milice organisée dans la capitale. Cette milice du MPR, non-armée avant que Mobutu ne démissionne de son parti, était dirigée par H. Bolamba Bula, un colonel de l’armée formé en URSS, et rompue aux pratiques du terrorisme urbain.
Cet officier et ses bandes de jeunes patrouillaient en armes dans Kinshasa et revendiquèrent le plasticage des presses des journaux Elima et Umoja. Ils attaquaient tout attroupement de jeunes de plus de quatre individus.
La milice du MPR était constituée d’éléments du FIS et des Services de sécurité militaire auxquels il était adjoint quelques éléments de la défunte JMPR. Elle mena des actions terroristes uniquement dans la ville de Kinshasa.
En 1991, Bolamba blessera à mort un étudiant de l’Ecole Supérieure de Commerce dans une altercation à propos d’un taxi, soulevant la hargne des étudiants qui brûleront sa maison.
Cette même milice tuera net J. Kapenda au siège de l’UFERI-Kinshasa, ira ‘canonner’ la maison de F. Kibassa-Maliba tuant son fils en 1992 et commettra des méfaits semblables à ceux de l’armée qui, après le massacre des étudiants de Lubumbashi (1990), essayait de se faire oublier.
Cette violence dans la capitale obligera les autres partis à créer, fin 1991, leurs propres milices politiques pour se défendre, elles aussi composées de jeunes sans emploi âgés de 20 à 30 ans. Elles ont pour tâche de protéger les leaders politiques plutôt que d’encadrer et d’organiser les manifestations et la jeunesse du parti.
En effet, elles ont été créées pour répondre a l’agression des forces armées qui empêchent régulièrement les partis politiques opposés au MPR , dont Mobutu a repris la direction dès mai 1991, d’organiser des manifestations et des marches pacifiques, des meetings populaires, etc. : les milices politiques affrontent les forces de l’ordre et la milice adverse du MPR. Elles servent aussi à protéger les habitations des leaders qui ne bénéficient d’aucune protection légale contre les incursions de l’armée que contrôle le MPR.
Au premier semestre 1996, l’UDPS a connu une scission en deux ailes : l’aile E. Tshisekedi et l’aile F. Kibasa-Maliba, dont l’affrontement dans la rue par milices interposées n’a pas fait de victimes bien que la milice tshisekediste y ait été repoussée à coups de fusil.
LA VIOLENCE CONTRE LE FAIBLE ET LE PAUVRE !
La violence contre les étudiants résulte des affrontements entre agents de l’ordre et étudiants.
Depuis 1969, violences, agressions et attaques militaires scandent la vie des cités universitaires kinoises qui sont très politisées et infiltrées par les services de sécurité. Elles ont connu leur apogée entre 1988 et 1991.
Sans rappeler tout le chapelet des incidents, il nous semble utile d’en évoquer certains dont la signification demeure traumatique pour les étudiants, leurs parents et la population kinoise. Ces incidents d’origine politique ont finalement conduit à des prises d’assaut répétées et à la fermeture des campus universitaires par l’armée.
En avril 1991, les jeux d’argent, la bindomania, qui s’étaient développés en ville et qui attiraient riches et pauvres, se sont installés sur les campus universitaires avec des fonds supposés provenir de la présidence de la république.
Cette action aurait visé à briser l’opposition politique fortement implantée en ce milieu. Durant deux mois, les étudiants refusèrent d’assister aux cours pour s’adonner à ces jeux : chacun pouvait devenir millionnaire.
L’imagination populaire baptisa ce milieu de nouveaux faux-riches et leur luxe extravagant de "Koweit sur les rives de Kinshasa". Puis le robinet se tarit, engloutissant leurs mises. L’arrêt du jeu, appelé pour la circonstance Nguma, le serpent magique, précipita la violence estudiantine contre les autorités nationales et académiques.
La police qui voulut y mettre fin fut prise à partie. Les étudiants s’emparèrent des autobus et se mirent à circuler en klaxonnant sur les artères de la capitale au cri de "Bénévolat".
Un chassé-croisé avec la police s’en suivit. Ce jeu dura tout un mois, jusqu’à ce que des négociations sur les bourses et la reprise des cours eurent lieu.
Un an après l’annonce de la démocratisation, la politisation des étudiants devint la préoccupation majeure du pouvoir en place. La violence débuta avec un passage à tabac de parlementaires zaïrois par un groupe d’étudiants qui leur reprocha d’avoir menti à la face du monde à propos du massacre des étudiants de Lubumbashi.
La commission parlementaire venait en effet d’affirmer qu’il y avait eu effectivement "mort d’homme", celle d’un seul étudiant, alors que tout le monde savait qu’il s’agissait d’un massacre.
La réaction musclée du gouvernement et la montée de l’armée sur la colline de l’Université de Kinshasa pour punir ces "enfants mal polis" suscitèrent des réactions en chaîne dans les quartiers où les campus universitaires sont localisés.
Les étudiants de l’Université de Kinshasa s’en prirent au recteur dont ils détruisirent la maison. Ils agressèrent une série de professeurs accusés, à raison, d’appartenir aux services de sécurité. Ces derniers réussirent à retourner cette agression en un conflit interethnique entre les "Gens de l’Est" et "Gens de l’Ouest". Le recteur Bingoto démissionna.
Des bagarres rangées éclatèrent entre étudiants et militaires puisque la gendarmerie ne put arrêter la vague de violence contagieuse déferlant des campus vers le centre ville. L’affrontement prit des proportions inattendues.
Tous les instituts supérieurs furent envahis par l’armée et la garde civile, empêchant les étudiants de se regrouper pour marcher sur la ville et exiger le départ de Mobutu et de son gouvernement. Les étudiants du campus de l’Institut supérieur des techniques appliquées, ISTA, lancèrent des "cocktails molotov" sur la garde civile. Ils se saisirent d’un membre de la garde civile qu’ils brûlèrent vif en lui enfilant autour du corps un pneu qu’ils incendièrent.
Une semaine plus tard, des parachutistes sautèrent de nuit sur cet institut alors que les étudiants fatigués, peu vigilants et non habitués aux affres de la guerre, dormaient. Ils envahirent le campus endormi, se vengèrent en pillant et en délogeant à coups de matraques et de ceinturons les étudiants sous le regard de leurs officiers.
L’ISTA fut fermé pour plusieurs mois et, en septembre suivant, les étudiants furent obligés de se réinscrire pour permettre à la justice de retrouver les meneurs de cette violence. Hélas sans succès.
LE DÉVOIEMENT DES CÉRÉMONIES DE DEUIL !
Depuis de nombreuses décennies, la mort d’un jeune, fille ou garçon, est devenue une occasion pour les jeunes accompagnant le défunt au cimetière de violenter les passants croisant le cortège funèbre ou de leur ravir quelques sous.
En effet, lorsqu’un jeune homme meurt, la tradition veut que les filles de son quartier s’enduisent le visage d’un peu de boue et vice-versa s’il s’agit d’une fille. Cette pratique, connue sous le nom de rituel Ekobo, qui jadis se limitait à la famille du défunt, qui inscrivait le deuil comme une participation de l’époux ou de l’épouse au voyage de son âme vers le pays des ancêtres et qui s’accompagnait de jeux et de plaisanteries, a par la suite été mercantilisée.
Des jeunes gens et jeunes filles ont tourné cette pratique religieuse en occasion d’extorquer de l’argent aux passants. Ils se mirent à agresser d’abord uniquement les filles et à tourner cette pratique en dérision : une fille bien habillée se retrouvait par exemple avec sa robe tachée de boue ; puis ils ont commencé à exiger une compensation financière de celles qui refusaient de se laisser maculer leurs vêtements.
La pratique a enfin dégénéré en une extorsion systématique des fonds des passants dans la rue où un deuil se tient, la valeur symbolique du rituel Ekobo disparaissant complètement.
De l’huile de moteur usée a remplacé la boue, moins efficace pour forcer la bourse des passantes. Désormais, chaque fois qu’un jeune fille ou garçon meurt, tout le quartier est en émoi.
La meute de jeunes délinquants se met en place et organise cette quête forcée. Elle l’effectue sur tout le parcours du cortège funèbre du domicile au cimetière et sur le chemin du retour. Elle est composée de filles et de garçons qui chantent des chansons obscènes et vindicatives.
L’argent perçu est souvent affecté à l’achat d’alcool artisanal ou de chanvre et aux plaisirs du groupe.
LA JUSTICE POPULAIRE !
L’insécurité et le manque de confiance dans une justice nationale corrompue et politisée ont amené la population à se rendre justice elle-même en matière de vol, viol et agression à main armée, surtout si l’acte se passe la nuit.
Les jeunes des quartiers se sont érigés en vigiles spontanés. Ils sont disponibles et solidaires dans leurs actes de violence punitive dirigés contre d’autres jeunes agresseurs, militaires ou non.
Un voleur nocturne ou un agresseur qui s’introduit dans une maison a peu de chances de s’en tirer vivant s’il est surpris et arrêté par ses victimes. Celles-ci appellent au secours, le voleur s’enfuit et, s’il est arrêté, nul ne pense à appeler la police.
Les jeunes gens réclament du pétrole ou de l’essence, un fer à repasser chaud ou de l’huile bouillante. Ils battent le coupable, ils lui repassent le corps, selon l’expression courante.
Puis ils versent du pétrole dans son oreille et l’abandonnent à son sort. Le coupable, survit rarement au supplice.
Aux yeux des gens, cette sanction est préférable à la rencontre du même agresseur le lendemain, après sa libération par un policier corrompu.
LES ACCIDENTS DE LA CIRCULATION !
Les accidents déclenchent parfois une autre variété de justice populaire où la vindicte des passants se retourne contre le conducteur du véhicule ayant heurté un piéton. Les jeunes, témoins de l’accident se ruent sur les lieux, lapident le conducteur, saccagent le véhicule sans qu’aucun secours ne soit porté au blessé.
Parfois le conducteur succombe alors que la personne heurtée s’en tire.
En 1989, le professeur X roulait à bord de sa voiture avec deux autres collègues. Au niveau du quartier Mbinza IPN, il heurta un petit enfant qui traversait imprudemment la rue. Kadima arrêta la voiture et voulut porter secours à l’enfant. Ses collègues lui intimèrent l’ordre de continuer et d’aller se réfugier au poste de police le plus proche. Kadima refusa de laisser cet enfant inerte au sol et sortit de sa voiture arrêtée à quelques dix mètres du lieu de l’accident. Lorsqu’il s’avança vers l’enfant, un jeune homme, vendeur dans une boutique à proximité, prit une grosse pierre et la lui lança à la tête. Kadima mourut sur place. L’enfant se releva, un peu étourdi, et puis disparut. La police a arrêté le jeune homme et l’a déféré au tribunal pour assassinat.
Les conducteurs avertis n’arrêtent jamais leur véhicule pour secourir un blessé ou attendre le constat de la police. En revanche, un conducteur honnête qui s’arrête ne devra son salut qu’à la fuite ou alors il devra se réfugier au poste de police le plus proche.
LES DÉGUERPISSEMENTS ADMINISTRATIFS !
Il s’agit d’un nouveau vocable apparu en 1993 à Kinshasa. Quoi que cette mesure existe dans la loi zaïroise où elle est appelée délogement administratif et dirigée contre les locataires insolvables, elle n’intervient qu’après épuisement d’une procédure longue de plusieurs mois débouchant sur un rendu de jugement du tribunal de paix.
Le "déguerpissement administratif", beaucoup plus expéditif, l’a remplacée et s’effectue sous le signe de la violence des jeunes dans l’irrespect de la loi. L’inflation galopante et le manque de logements ont poussé les bailleurs à exiger du futur locataire une avance de six mois, voire d’un an de loyer payable en dollars.
Lorsque le loyer est payé en monnaie locale, ils le réajustent au taux de change en vigueur. Cette pratique mercantiliste a conduit à la spéculation et au chantage. Des propriétaires partent en guerre contre le locataire qu’ils veulent déloger sans respecter la loi ou qu’ils veulent remplacer par un autre lorsqu’ils ont besoin d’argent.
Moyennant un pot de vin, ils obtiennent une note signée et munie d’un tampon de la commune pour procéder à l’expulsion du locataire indésirable. Ils paient une bande de jeunes du quartier qui procède au délogement de l’indésirable en cassant sa porte et en mettant ses effets à la rue.
L’Etat essaie timidement de lutter contre ce fléau qui n’est qu’un moyen de renflouer la bourse de propriétaires peu scrupuleux.
LA VIOLENCE SYMBOLIQUE ET LANGAGIÈRE !
La violence symbolique et langagière a pris de l’ampleur. Jadis limitée à la critique des conduites réprouvées socialement, cette forme de pratique éducative "Mbwakela" a été travestie dès 1970 par la musique des jeunes qui reprend souvent des scènes de la rue et les amplifie.
Les jeunes Kinois maîtrisant l’Indoubill créent des syntagmes injurieux et licencieux tirés d’autres langues pour produire des expressions et des petites poésies ad hoc qui passent dans les chansons.
Ainsi la musique est-elle devenue un lieu où la violence orale des chansons est incarnée par la danse. Cette violence est souvent dirigée contre des individus ou contre la société et ses différentes classes.
La musique zaïroise comporte souvent une séquence, dénommée sebene, au cours de laquelle un animateur "Ataraku" lance des cris qui sont des expressions leitmotiv à travers lesquelles il défie les danseurs, l’audience et la société en général.
Ces expressions pleines d’images et de figures de style appartiennent au champ des injures rituelles. Elles sont légion dans les milieux des enfants de la rue où deux jeunes échangent de telles injures jusqu’à épuisement de leur imagination.
Les BANA SHÉGUÉ en créent eux aussi qu’ils adressent aux passantes lorsqu’ils n’obtiennent rien d’elles ou lorsque celles-ci, excédées par leur témérité, les repoussent. Ils transforment leurs campagnes de mendicité en parties d’injures rituelles.
Une portion de leur repertoire est d’ailleurs reprise comme cris dans la musique zaïroise avec une signification voilée ou altérée. Les orchestres Zaiko Langa Langa de Nyoka Longo, l’orchestre Anti-Choc de Bozi Boziana, l’Empire Bakuba avec Pépé Kallé et Djuna Mumbafu ainsi que Koffi Olomide et son Quartier Latin sont les plus connus pour leur utilisation des injures rituelles et de la violence langagière dans leur performance.
Leurs apostrophes ont par exemple pour noms :
Saddam Hussein. Ce cri renvoie à toutes sortes d’abus et aux violences que le fils de Mobutu commet dans la société zaïroise puisqu’il possède de l’argent, des armes et du pouvoir : ce benjamin d’un premier lit et ancien officier de l’armée vit de l’impunité que lui assure son statut de fils du dictateur. Il viole, tue et s’empare de ce qu’il veut comme l’indiquent les deux témoignages suivants.
Kongulu est un jeune garçon qui est violent. L’autre jour, il est venu dans notre quartier. Vous savez, c’est le fils de Mobutu. Il voulait sortir avec T. Elle est fiancée. Elle est la fille d’un major. Puisqu’elle ne voulait pas de lui, il a tiré sur la fille. Elle est morte. Il a blessé aussi sa mère. Lorsque son père est revenu, il a pris son fusil et a cherché Saddam Hussein. Il a tiré sur lui et l’a raté. Mais l’armée est revenue pour l’arrêter et on ne sait pas ce qui lui est arrivé. Non. C’est son frère Manda qui amené l’armée pour se venger.
Saddam Hussein est un grand ambianceur. Il voulait que l’orchestre Wenge Musica le lance [utilise son nom dans ses cris]. Mais ces jeunes gens ne voulaient pas. Il les a fait arrêter, puis il a confisqué leurs instruments. Après ils ont accepté de le lancer. C’est comme ça il est bien avec eux. Ce sont maintenant des amis. Ils se disputaient une même fille avec JB Mpiana. Mais lui a gagné : c’est le fils du grand chacal.
SODA AZA KOSEPELA LA GUERRE, MOKONZI AZA KOZELA LOSAKO "Le militaire n’est content qu’en période de guerre, son supérieur attend toujours le salut".
Ce cri figure les relations de complicité entre le soldat, homme du rang, et son supérieur pour détrousser les citoyens. Le jeune en uniforme doit rançonner et violenter la population afin qu’il rapporte de l’argent à son supérieur. La danse imite la marche au pas du militaire et le geste du salut militaire, signe d’obéissance aveugle aux ordres reçus même s’ils sont contraires à la morale et à l’éthique du soldat.
BAYANKE BAYINDO MAPAPA YA WARA "Les Yanke (ici Ballados) ont volé les sandales du musulman venu d’Afrique de l’ouest". Ce cri renvoie à des pratiques apparues vers 1990.
Lorsque les musulmans se rendent à la prière du vendredi à la mosquée, ils sont richement habillés : les ballados leur volent leurs belles sandales pour les revendre au marché. Le cri salue plutôt cette audacieuse action des Kinois que la danse met en scène sans omettre le désespoir des musulmans appelant vainement Allah à leur secours.
BANA LUNDA : OY’AKOMELA AMELA, OY'AKOBINA ABINA. YA PAMBA PAMBA, "Que celui qui veut boire, boive ; que celui qui veut danser, danse. Tout est gratuit" ! C’est la pratique de l’ostentation du jeune trafiquant de diamant qui revient de Kahemba ou d’Angola les poches pleines de dollars américains. Il dépense cet argent dans la boisson, les femmes et l’habillement élégant. Leur bar préféré est le "Vata Vata", littéralement ‘La grande cour du village’, situé à Matonge.
La bouche populaire affirme que les BANA LUNDA gagnent cet argent en recourant à la sorcellerie. Ils ensorcellent les filles qu’ils aguichent, couchent avec elles et les utilisent pour acquérir "la chance". Voilà pourquoi ils ne deviennent pas riches et s’embrouillent avec l’argent. Ils doivent dépenser tout leur gain en plaisir de la chair.
MASTA ABUNDAKA TE ! "Le jeune homme de bonne éducation ne se bat pas" , même lorsqu’il est provoqué par des jeunes de la rue.
Le retour de cette expression vieille avec la revue Jeunes Pour Jeunes : SINATRA KASADUMA, MOLOK, ERROL LE NTAMBU MABE... marque une tentative isolée de réagir contre le montée du phénomène de la violence dans la ville de Kinshasa.
On dans des formules syntagmatiques et les danses qui leur sont associées un univers culturel où la violence de la jeunesse est présentée comme un idéal et un modèle de réussite urbaine, une éthique des antivaleurs de la rue à laquelle la jeunesse urbaine s’abreuve, mais aussi, il est important de le souligner, une distanciation satirique salutaire.
LA VIOLENCE LIÉE À L'AMBIANCE ET À LA DROGUE !
Des bandes de jeunes exploitants de diamants ou de trafiquants en produits pétroliers, d’autres en uniforme, âgés de 20 à 30 ans, fréquentent différents bars où ils dépensent l’argent gagné par la violence, l’escroquerie et les rapines menées contre les populations civiles.
Ces BANA LUNDA effectuent de longs et périlleux voyages à Kahemba et en Angola, où ils échangent des produits manufacturés (radios, télévisions, musique zaïroise en cassettes, vidéo et disques) contre des diamants qu’ils viennent revendre à Kahemba ou à Kinshasa.
Certains jeunes militaires, mal payés, se sont constitués en gardes du corps privés chocs des riches, politiciens et autres blancs qui les rétribuent en dollars. Ils utilisent l’uniforme et l’arme de service à la fois comme symboles de puissance et moyens de dissuasion pour éloigner les éventuels agresseurs.
Mais lorsqu’un coup est monté, ils sont de mèche avec un NGIRIBA ou un KRANEUR auquel ils ont fourni l’information complète sur les produits, les sommes d’argent et autres bijoux du maître trahi.
Ces bandes de jeunes s’ambiancent en débauchant des filles mineures, vendent et fument du chanvre. Ils mènent une vie où les bagarres, le viol et les dépenses ostentatoires occupent une place de choix. Ils agressent quiconque voudrait les remettre à la raison ou se mettre en travers du chemin des BANA LUNDA tels les parents d’une fille convoitée ou le fiancé sans le sous.
LE VANDALISME !
Les actes de vandalisme contre les biens publics, particulièrement les immeubles et leur contenu, ne connaissent pas de limite. Au Zaïre, le respect du bien public a disparu de chez les jeunes. Les écoles et autres bâtiments publics, lorsqu’ils ne sont pas gardés par des militaires armés, sont ‘cannibalises’. Isolément ou en bandes dirigées par un adulte, de jeunes pillards cassent les vitres et volent les meubles, s’y soulagent, démontent les tôles, les fenêtres, la charpente et autres matériaux disponibles qu’ils vont revendre sur le marché. La clientèle, se les procurant à bas prix, ne les dénonce pas plus qu’elle ne s’en offusque : les deux parties font une bonne affaire.
Cette manière de faire ne surprend plus. Les garages et les véhicules de l’administration publique servent souvent de magasins de pièces de rechange où les chauffeurs et les mécaniciens subtilisent des pièces qu’ils revendent à ceux qui les recherchent.
Cette cannibalisation du bien public s’est étendue aux voitures privées. Lorsqu’une voiture est stationnée dans les quartiers populaires, les jeunes s’affairent autour du véhicule : ils cassent une vitre et s’emparent du contenu de la boite à gants, des objets laissés sur la banquette arrière, de la veste accrochée, etc.
Parfois ils siphonnent le carburant qui n’est pas protégé par une serrure ; puis ils le revendent au propriétaire en qualité de Kadhafi. Les phares, les enjoliveurs et autres pièces facilement démontables sont vite retirées avant que le propriétaire ne revienne.
Ce genre de vol, initialement nocturne, est aujourd’hui fréquent en pleine journée au centre ville et leurs auteurs opèrent impunément puisqu’ils brandissent la menace de vengeance contre toute personne qui vendrait la mèche.
Ces vols ont poussé les propriétaires de voitures à engager de jeunes gardiens qu’ils rétribuent pour éviter d’être victimes d’actes de vandalisme. Certaines cours de la maison communale et de la gendarmerie locale de Lingwala, Matete, Bandalungwa et Lemba ont été transformées en parc à voitures nocturnes.
Les propriétaires s’y acquittent d’une taxe que la gendarmerie perçoit illégalement puisqu’elle ne la déclare jamais.