PEINE DE MORT ? L'ÉTAT FABRIQUE DES KULUNA PAR LA VIOLENCE DES JEUNES EN UNIFORME !
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PEINE DE MORT ? L'ÉTAT FABRIQUE DES KULUNA PAR LA VIOLENCE DES JEUNES EN UNIFORME !
À Constant Mutamba "BASIMBISI YE NZUNGU YA MOTO NA MABOKO" ! Le petit Jackson Five national va se brûler les doigts. S'attaquer à la jeunesse désœuvrée sans connaître les causes de la déviation, est une grosse erreur d'appréciation.
Nombreux sont les jeunes qui vont "MOSALA KI SODAT" pour exercer et jouir de la violence officielle : armes à la main. C'est volontairement que les jeunes doivent s'inscrire pour entrer dans l'armée. Et non procéder aux arrestations arbitraires et rafles dans les quartiers.
"NGUNGI ASEPELI BAZALI KOBATELA YE MABOKO NZOKA BAZALI KOBOMA YE" ! Le nouveau MANZIKALA TRUAND est prévenu.
Freddy Mulongo Mukena Mulongo Naleza
Réveil FM International
LA VIOLENCE DES JEUNES EN UNIFORME !
En uniforme, les jeunes forment depuis 1961 la majeure partie des recrues et des hommes de troupes de l’armée zaïroise : l’armée postcoloniale a poursuivi la logique coloniale du recrutement par arrestation des jeunes sans emploi.
Ce faisant, elle a réussi à dégoûter toute une strate de la population et compte très peu de volontaires, y compris parmi les officiers.
Depuis 1975, beaucoup d’officiers supérieurs ont été enrôlés comme miliciens à la fin de leurs études universitaires et font partie de ce groupe d’aigris en uniforme.
Comme au temps colonial, l’état-major général recrute en décrétant par suprise une opération bouclage qui est officiellement présentée comme arrestation des irréguliers des milieux urbains.
L’armée embrigada ainsi en 1967, 1970, 1973 et 1976 des jeunes chômeurs de Kinshasa et de Lubumbashi qu’elle a acheminés dans différents camps militaires d’entraînement à Ekafela et Kota Koli à l’Equateur, à Kitona au Bas-Zaïre et au Camp Rive Gauche, à Kisangani.
Ces jeunes gens ne pouvaient s’enfuir puisqu’ils ne connaissaient pas la région. Toutefois, ceux qui ont été arrêtés en 1976 et 1979 et acheminés à Lokandu au Maniema, à plus de 900 km de Kinshasa, regagnèrent la ville en semant la panique sur leur parcours. Ces opérations ont été parfois camouflées sous des projets agricoles jamais montés. En effet, l’objectif national fut d’avoir une armée forte de 60 000 hommes en 1980.
Les soldats sont donc des jeunes gens doublement aigris : pour avoir abandonné leur vie urbaine et pour avoir été entraînés à haïr la population dont ils sont supposés assurer la protection.
Ils se déchaînent lorsqu’ils en ont l’occasion puisque leur métier, très peu considéré socialement, les a tournés en parias de leur société. Ils déploient de la violence non seulement parce qu’ils ont été eux-mêmes violentés mais aussi parce qu’ils vivent dans des conditions inhumaines de promiscuité avec un salaire minable et, depuis 1990, irrégulièrement payé.
Evalué à un dollar US fin 1996, ce salaire équivaut à un feu vert pour la violence dans une ville où une bouteille de bière coûte deux dollars et où l’ambiance est le rêve de tout jeune mâle. Enfermé dans l’un des camps militaires situés en pleine ville, le jeune soldat ne peut rien s’offrir avec sa solde et doit se contenter d’envier la modernité, le luxe et la technologie que déploie l’arrogante bourgeoisie kinoise.
Vivant dans ces conditions, ils ont retourné leurs armes et techniques de combat contre la population avec la bénédiction du pouvoir qui les encourage à considérer le civil comme une chèvre puisqu’il ne marche pas en rang ; ravir l’épouse d’un civil c’est lui apprendre à respecter l’uniforme et ses attributs de masculinité, etc. La violence sous toutes ses formes, y compris l’immoralité et la corruption, constitue la logique d’action du militaire.
La violence des jeunes en uniforme a été accrue par la volonté du président de la république de rajeunir l’armée. Cette volonté cache en fait les épurations régulières d’officiers menaçant la dictature une fois qu’ils ont conquis le respect et l’admiration des troupes. Ainsi l’armée a-t-elle vu ses différents corps successivement doublés par une division nouvelle conduisant à la déréliction de l’ancienne : la division Kamanyola de 1976-1978 a été remplacée par celle de Kota Koli en 1983 ; celle-ci l’a été par la Garde civile et, enfin, la Garde civile par la Division spéciale présidentielle en 1989, cette dernière réunissant différents bataillons composés des membres de l’ethnie de Mobutu.
Ces différents corps militaires spécialisés vivent à Kinshasa et dans ses environs. La coopération militaire française avait mis en place une nouvelle compagnie de parachutistes au camp CETA à côté de l’aéroport de Ndjili : ce sont ces jeunes qui vont perpétrer les pillages du 23-24 septembre 1991 qui ont transformé Kinshasa en Saïgon des années 60-70.
En 1992, la DSP opère sa nuit des longs couteaux en tuant les éléments des autres divisions pour rébellion politique et tentative de coup d’état en faveur de l’opposition. Cette terreur au sein même des forces armées est toujours menée par ses jeunes éléments.
Suite à sa restructuration de 1989, l’armée s’est dotée d’une branche d’intervention rapide et de sécurité, la FIS "Force d’intervention spéciale" dont la mission était de s’infiltrer partout, de semer le trouble et de sévir rapidement.
Cette nouvelle branche de commandos urbains issus de la DSP a semé la panique dans Kinshasa lors des pillages de juin 1990. Ces jeunes gens entraînés à Kota Koli et à Kibomango, tuèrent à l’arme blanche.
Ils ont opéré à plusieurs reprises sur les divers campus universitaires de Kinshasa. Ils ont violé et massacré des étudiants de l’Institut Pédagogique National et du Campus de Kinshasa (près de 200 morts) en 1989 et celui de l’Université de Lubumbashi en mai suivant.
Une chose demeure certaine, l’armée zaïroise quelle que soit sa force de frappe et son effectif, n’a jamais gagné une seule victoire contre l’ennemi depuis l’indépendance. Toutefois elle est célèbre, au pays du moins, pour son harcèlement et sa violence dirigés contre la population civile.
La violence des jeunes en uniforme répond à deux motifs majeurs : la survie du soldat zaïrois et les opérations tactiques du terrorisme urbain d’état. La violence pour les besoins de survie du militaire se limite à des actes isolés d’hommes en uniformes attaquant un passant ou un petit groupe de Kinois qu’ils détroussent.
Ces actes ont rarement lieu loin de leur caserne puisque les militaires peuvent aussi se faire agresser par la population. Ces actes, quoiqu’isolés et individuels, ont vu leur fréquence augmenter avec la transition politique et suite à l’inflation qui a complètement érodé le pouvoir d’achat du fonctionnaire et du militaire.
En revanche, les opérations de terrorisme politique se sont multipliées depuis 1985, avec l’accroissement du mécontentement général et le renforcement de l’opposition politique.
Utilisant les jeunes des forces armées et des services de sécurité restructurés, Mobutu les emploie à dissuader la population du bien fondé du multipartisme politique en procédant à des enlèvements, des intimidations et des arrestations arbitraires.
La torture devient sa meilleure arme. En 1990, suite à la proclamation de la démocratisation du régime, ces jeunes seront utilisés aux opérations punitives contre les militants des partis politiques de l’opposition ayant déserté le MPR.
Ces jeunes armés et véhiculés s’adonnent à cœur joie à l’attaque des résidences des dirigeants politiques, violant les épouses et les filles des opposants ou des anciens partisans de Mobutu. En 1991, est constituée une branche spéciale dite "Les hiboux" dont les membres opèrent dans des jeeps 4x4 Mitsubishi aux vitres teintées : ils enlèvent, ils tuent et ils s’en vantent dans les débits de boissons.
En 1994, la population qui a fini par les localiser, les traque et recourt à son tour à la violence comme acte de justice populaire.
Est-ce que Constant Mutamba peut-il affirmer qu'aujourd'hui la situation a changé ?