France Jean-Baptiste André Godin, fondateur du Familistère à Guise dans l'Aisne !

  • Freddy Mulongo, Fondateur et Rédacteur en Chef de Réveil FM International

#France Jean-Baptiste André Godin, fondateur du Familistère à Guise dans l'Aisne !

Par Freddy Mulongo Mukena , vendredi 8 juin 2018  
Radio Réveil FM International 

Jean-Baptiste André Godin, fondateur du Familistère

De 1859 à 1884, Jean-Baptiste André Godin bâtit à Guise dans l'Aisne, l'un des rares exemples d'utopie réalisée, qui durera plus de quatre-vingts ans, à proximité de son usine de poêles en fonte, une cité de 2 000 habitants: le Familistère. Ce "Palais social" est l'une des plus ambitieuses expérimentations sociales du monde industrialisé.

Jean Baptiste André Godin (1817-1888) provenait d’un milieu modeste. Travaillant dès l’âge de onze ans aux côtés de son père dans l’atelier de serrurerie familial, il y découvrit sa vocation : le travail de la fonte. En dépit de sa brève scolarité, il développa néanmoins un intérêt sérieux pour les études.

 Adolescent, il découvrit les œuvres de Rousseau, Diderot et Voltaire qu’il achetait à des colporteurs. Plus tard il étudia les livres de Charles Fourier, dont l’influence fut déterminante dans la réalisation de son projet politique, le « Familistère de Guise », fortement inspiré par le phalanstère du socialiste utopique.

Il est temps de se demander si ceux qui créent la richesse n'ont aucun droit aux bienfaits et aux splendeurs qu'elle procure ! " Nous sommes en 1871. En une phrase, Jean-Baptiste André Godin, industriel de l'Aisne qui a fait fortune grâce à la fabrication de poêles en fonte, a résumé son grand projet dans « Solutions sociales ».

Au bout de la rue principale de Guise, dans l'Aisne, de grandes bâtisses rouges et un brusque changement d'échelle. Et ce n'est pas une question de volume. Non, au bout de cette rue, c'est en utopie qu'on est projeté.

C'est vrai qu'il est hors d'échelle le palais social de Jean-Baptiste Godin. Il surprend par ses dimensions mais très vite aussi, par son ambition. 

Au milieu du 19ème siècle, avant l'invention du communisme et dans la ligne du socialiste Charles Fourier, Jean-Baptiste Godin, l'inventeur des fameux poêles, s'était refusé à l'écrasement de la classe ouvrière naissante et avait tenté une expérience unique, sociale et architecturale, en bâtissant un lieu où patrons, employés et ouvriers pourraient habiter ensemble.

Classé monument historique depuis 1991 et qui, l'an dernier, a accueilli 63.000 visiteurs. Construit à partir de 1859 près de la commune de Guise, ce lieu entouré de jardins et de bras de l'Oise représente il est vrai l'un des rares exemples d'utopie sociale réalisée. 

Familistère concrétise aussi l'ambition de Godin de créer pour ses ouvriers un lieu de vie égalitaire et communautaire, dans la lignée du phalanstère imaginé par le philosophe Charles Fourier. 

A la redistribution des richesses se greffe l'idée d'assurer leur épanouissement, de les élever intellectuellement et moralement en organisant les conditions de leur bien-être grâce à un projet éducatif et social.

 Et de l'hébergement aux loisirs et à l'hygiène, tout a été pensé avec un souci du détail étonnant. Ainsi, au sein du palais, les logements ont été organisés autour de vastes cours intérieures éclairées par des puits de lumière. Ils disposent de l'eau courante. Un système d'aération sophistiqué a également été prévu.

La tombe de Jean-Baptiste André Godin au Familiistère

Jusqu'à 3.000 personnes, dont Godin et son épouse Marie Moret, habiteront les lieux et profiteront de ses aménagements. « Godin a conçu le palais pour que tout soit accessible dans un rayon de 500 mètres ".

Son succès économique était basé sur sa constante recherche de l’innovation. "Dans le champ de l’industrie, Godin était un génie de l’invention, déposant patente sur patente pour améliorer l’aspect de ses poêles et leur qualité technique, assurant ainsi à sa société une position de pointe dans le marché".

 En 1857, Godin acheta 18 hectares de terrain dans le voisinage de Guise et commença à bâtir ce qu’il appela plus tard « le Familistère. » Il ne le considérait pas seulement comme un toit offert à ses ouvriers et supérieur à l’habitat individuel, mais comme une sorte d’instrument pour assurer le bien-être, la dignité et le progrès individuel. En 1867, l’année ou Marx produisait le premier volume du Kapital, Godin inaugurait l’aile gauche et le bâtiment central du Familistère avec une grande fête : « Les festivités des travailleurs ». En 1869, il finissait la construction d’un théâtre, d’une école, de magasins et d’une piscine chauffée à fond ajustable pour permettre aux enfants de recevoir des leçons de natation. En 1877, l’aile droite du bâtiment principal était achevée, tandis que de nouveaux bâtiments étaient construits pour élargir le complexe urbain dans son entier.

Godin introduisit simultanément un système de sécurité sociale (1860), l’éducation obligatoire pour tous (laïque, mixte et gratuite). Et en 1868, Godin emménagea lui-même dans un des appartements du corps principal de son Familistère. Sa première femme refusant de le suivre, il divorça et épousa quelques années plus tard Marie Moret, responsable de la coordination de la garderie infantile, de la maternelle et de l’éducation scolaire.

Au familistère, tout s'invente sous la plume de l'inventeur : vivre ensemble dans un palais, faire des magasins où s'approvisionner, mettre en commun les salles de bains et les lavoirs, monter un théâtre, ouvrir des écoles pour les enfants… mais aussi le système de ventilation, le gabarit des pièces. Expérimenter, essayer et inventer ensemble les équivalents de la richesse.

#FreddyMulongoMukena
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